Vous êtes plutôt visuel.le qu’auditif.ve ? J’ai retranscrit pour vous mon interview sur le Podcast The Lighthouse, tenu par la géniale Doria Dacien. L’épisode 24, date du 21 octobre 2020.
Dans cet interview, je raconte :
➡️ pourquoi je me suis intéressée au Bonheur au Travail,
➡️ mon parcours professionnel & entrepreneurial
➡️ ma découverte du coaching
➡️ mon engagement féministe
➡️ mes conseils Bonheur au Travail
➡️ et l’importance d’oser et de se jeter à l’eau…
Bienvenue sur The Lighthouse et aujourd’hui j’ai le plaisir de recevoir une copine qui s’appelle Amélie, elle est experte en bonheur au travail. Amélie merci d’avoir accepté mon invitation et bienvenue sur The Lighthouse.
Merci à toi, je suis super contente d’être ici !
Comment tu vas ?
Écoute au top !
Ouais ?
Trop bien, je suis trop contente d’être là, c’est beau, c’est une super expérience, il y a plein de caméras, ça fait un petit peu peur, mais ça va bien se passer.
Ça va bien se passer. Alors, Amélie, on va parler un peu un peu de toi, de ton parcours surtout, de tout ce que tu as fait, parce que vraiment tu es une serial entrepreneuse il faut le dire. Je vais te laisser te présenter, dire ce que tu fais avant qu’on rentre dans le détail de ton parcours.
Ok ce que je fais aujourd’hui ou…?
Ce que tu fais aujourd’hui.
Ouais ok alors. Je suis un pur produit de la Génération Y parce que j’ai changé quatre fois de métier et 10 fois d’entreprise à peu près, ce qui m’a amené à me poser beaucoup beaucoup de questions sur le bonheur au travail et surtout d’expérimenter toute cette quête de “est-ce que c’est possible ou pas le bonheur au travail ?”.
Suite à une dernière, une expérience, c’était en 2017, c’était une expérience assez compliquée, je me suis demandée quel était le lien entre mes différents métiers, mes différentes expériences, et je me suis dit “ok comment est-ce que je fais pour continuer à avoir ce truc de créer du lien tout le temps” parce que c’était ça le fil rouge de chaque job que j’ai fait.
Je me suis vraiment questionnée sur “comment est-ce que moi je fais pour être heureuse au travail” et du coup je me suis formée en psychologie positive et en Bonheur au travail auprès de la Fabrique Spinoza.
Depuis un an j’ai créé ma boîte qui s’appelle Komizo, qui veut dire accompagner et prendre soin en grec ancien (c’est très très classe) et j’accompagne les entreprises par le biais d’ateliers en intelligence collective sur le bonheur au travail. Donc là c’est vraiment “je plante la petite graine”. Et à côté je me forme au coaching (j’aurai bientôt mon diplôme) et l’idée là c’est d’arroser la graine pour accompagner les individus sur leur quête d’épanouissement et de sens et de kiff au travail.
C’est un sujet qui est d’ailleurs hyper actuel avec les circonstances actuelles, c’est vraiment des questions que tout le monde se pose de plus en plus. Avant de rentrer dans le détail de tout ça, est ce que tu peux me dire de quoi tu rêvais plus jeune ? C’était ça ton boulot de rêve ?
Mais pas du tout ! Pas du tout. Au départ je voulais faire vétérinaire et prendre soin des animaux, mais j’ai compris qu’il fallait faire des études scientifiques.
T’étais pas scientifique ?
Non, du tout ! J’étais très littéraire, du coup je me suis bon, tant pis pour le côté véto. En plus ça demandait des années d’études, ça m’intriguait pas des masses.
Et après j’ai voulu faire professeur des écoles et j’ai fait mon fameux stage de 3e dans une école maternelle. J’en suis ressortie exténuée, et surtout la prof à l’époque m’avait dit “attention c’est un des métiers où il y a le plus de dépressions”. J’étais là ”ok ça donne envie !”
Donc après j’ai à nouveau réfléchi pendant toute la période lycée et moi je voulais me former sur un job qui était très pratique. En fait, je voulais rentrer vite dans le monde du travail pour avoir mon indépendance et mon autonomie.
Et comme j’aimais déjà être au service des autres, je me suis dit “BTS Assistante de Direction, c’est super, c’est tout moi”, et donc je rêvais à ce moment-là d’être l’assistante d’un grand patron (et pas d’une grande patronne, ça m’était pas venu à l’idée à ce moment-là, à l’époque) et voilà être indispensable à la vie d’un service, d’une entreprise et tout ça, et donc j’ai fait assistante pendant quatre ans.
D’accord et comment s’est passé ce switch justement ?
En fait j’ai switché au bout de 4 ans parce que j’avais un peu fait le tour, que c’était quand même très mal payé, en tout cas en tant que jeune diplômée, et j’avais fait quelques petits événements dans le cadre de mon job, j’étais là genre “je veux faire des événements tout le temps, c’est trop bien !”.
T’as aimé ça…
J’ai aimé ça parce que c’est ce qui met des paillettes un peu dans les yeux des gens les gens. Ils sont toujours super contents d’être là, il y a toute une histoire qu’on peut créer derrière, une scénographie, et j’avais vraiment envie de créer un espace où les gens étaient contents de se retrouver, étaient content d’être là. Et il y a vraiment un feedback positif tout de suite ! Tu vois si les gens sont contents de ton événement ou pas. S’ils ressortent et qu’ils ont la banane, c’est que c’est réussi. Et s’ils tirent un peu la gueule en mode “bon, encore un énième événement” bon ben là, c’est raté. Mais voilà, j’avais vraiment ce truc de comment est-ce que je fais pour que les participants repartent en s’étant dit ok c’était un super événement et j’ai envie de revenir la prochaine fois.
Donc après tu t’es lancée dans ce genre de métier on va dire.
Oui en fait j’ai repris mes études, donc j’avais fait 2 ans d’apprentissage, 2 ans de CDI (enfin 2 ans de CDD/CDI). Et 4 mois après mon CDI, j’étais là genre “non mais en fait, faut que je fasse autre chose”
Tu faisais quoi à ce moment-là ?
A ce moment-là j’étais dans l’école de commerce Audencia à Nantes, et je m’occupais de toute la partie formation continue. C’était très drôle, parce que moi j’avais 20 ans et mes étudiants en avaient 30, 40, 45 ans. J’étais là : “Bonjour, tenez vos notes”. Donc je pense que ça m’a aussi inspirée à reprendre mes études : autant le faire tout de suite, plutôt que dans 20 ans !
Ok ! Aujourd’hui je disais que tu étais une experte en bonheur au travail, comment est-ce que tu as senti que c’était important d’en parler déjà et que c’était vraiment un élément à part entière qui a son importance au travail ?
A la toute base, je me suis intéressée au bonheur au travail pour moi, en me demandant qu’est ce qui allait faire que moi, j’allais être bien.
Est-ce que c’est à ce moment-là tu n’étais pas forcément bien ?
Ouais. 2017, j’étais à deux doigts d’un burn-out, clairement. Expérience très difficile qui m’a amenée à tout remettre en question. Et du coup je me suis dit “ok comment est ce que je fais pour être bien ?”.
On passe 40 ans de notre vie à travailler, c’est énorme, c’est 80 000 heures dans notre vie et j’ai pas envie, j’avais pas envie, en tout cas à ce moment là, et j’ai toujours pas envie, d’aller au boulot sans être sans être contente de ce que j’y fais, sans être très enthousiaste, enfin c’est ça fait pas du tout partie de ma personnalité ! Moi je cherche la joie partout, et si je l’ai pas au travail c’est un vrai problème parce que j’y passe 7 à 8 heures de ma journée.
Donc je suis vraiment partie comme ça.
Et en fait j’ai rêvé du job de Chief Happiness Officer parce que j’avais la partie, assistanat ou office manager, j’avais la partie événementielle et communication, manquait juste la partie RH, mais, même pas peur, comme j’apprenais beaucoup de choses très rapidement, j’étais en mode “ok, j’apprends les RH, et hop je deviens Chief Happiness Officer !” Sauf qu’il y avait pas d’offre ! Il y avait quasiment rien.
Il faut savoir qu’en 2016, il y avait à peine 60 offres d’emploi sur toute la France, de Chief Happiness Officer, et 40% de ces offres, c’étaient des offres de stages.
En fait la plupart des Chief Happiness Officer ce sont des personnes qui montent en interne dans l’entreprise et les candidatures ça marche pas tant que ça, c’est assez compliqué et donc c’est pour ça que j’avais été vers le job d’Office and Happiness Manager, après m’être formée, parce que je voulais acquérir un maximum de connaissances, ça m’aidait aussi pour ma légitimité. Donc j’ai démarré comme ça.
En parallèle je restais impliquée pour la Fabrique Spinoza (qui m’avait formée) en tant que bénévole et donc j’organisais un événement par mois, j’organise toujours, pour la communauté Métro Boulot Bonheur. Au bout de deux ans d’Office and Happiness Manager, ça me convenait pas parce que ce job là c’est 80% d’office et 20% de Happiness, quand tu as de la chance ! C’est devenu presque un argument marketing, les Office and Happiness Manager.
C’est quoi les missions ?
Alors Office and Happiness Manager, il n’y a pas de mission type. C’est très varié, en fonction des entreprises tu peux avoir une majorité de compta, une majorité plus d’admin, avec limite un peu de juridique, beaucoup de RH et d’admin RH, tout ce qui est facility management avec la gestion des locaux etc. Et le happiness, souvent, c’est relégué au pot de départ, j’allais dire de tata Simone, de Fred de la compta…
Il y a beaucoup d’Office Manager qui font énormément d’événements à côté, mais ça reste souvent un peu GO. Et moi j’avais envie d’aller plus loin que ça, j’avais envie que mon job soit vraiment au service des gens et de leur propre bonheur au travail, parce que ça passe pas juste par les événements et je voulais qu’on en parle.
Je voulais que chacun se pose la question de “c’est quoi le bonheur au travail pour moi ?” et “comment est ce que je fais pour kiffer au boulot ?” et “qu’est ce qui est important pour moi ?” et c’est comme ça que tout est parti.
C’était vraiment une quête personnelle, dans un premier temps, qui s’est étendue au plus grand nombre dans un temps 2 finalement.
Exactement.
Comment tu as réussi à trouver ces réponses là ? Parce que du coup tu as dit que tu as eu cette quête, mais déjà comment tu les as trouvées, est ce que tu les as trouvées ?
Je dirais que c’est une grande partie de hasard et de destin. Je sais pas si on peut dire les choses comme ça. Mais moi ça m’allait très bien au départ de faire mes événements tous les mois. Ça me permettait de rencontrer plein de gens, de m’enrichir davantage aussi.
Tu allais toi dans ces événements-là ?
J’allais aux événements, et j’en organisais, voilà c’est ça. Ca permettait vraiment d’avoir cet échange avec les gens. Et à un moment donné j’ai quelqu’un qui m’a contacté, qui est devenue une amie, Virginie, pour me dire “ok là j’ai signé mon premier contrat” parce que je l’avais un petit peu aidée dans la création de son entreprise, je lui avais donné 2/3 conseils et elle me dit :”j’ai signé mon premier contrat, je fais un événement bien-être et je veux faire un atelier bien-être au travail” moi à ce moment-là, j’étais là “ok, je connais plein de gens, si tu veux je te donne leurs contacts et ils vont te faire un atelier”. “Non mais toi, tu ferais quoi ?” “Je sais pas, je ferai ça.” “Ok je leur propose.” Et c’est parti comme ça.
Je me suis retrouvée sur l’atelier, vraiment j’étais persuadée que ça allait pas se faire, parce que j’avais ce truc de “Non mais moi, je fais des événements gratuits pour des gens qui sont ou pas en poste en ce moment qui se posent des questions etc,” mais je faisais pas des événements pour des cadres dirigeants d’une entreprise du CAC 40.
Et j’ai fait ce premier événement, j’ai eu très très peur, il y avait un stress, qui était vraiment un driver, qui m’a poussé à faire plein de choses. Les participants sont arrivés, c’était une majorité d’hommes près de la retraite et j’étais là genre “Mon dieu, d’habitude c’est des femmes d’une quarantaine d’années !”. Moi j’étais habillée en pantalon jaune, basket à paillettes, genre “Whouhouuu Bonheur au travail !” et là je me suis dit “ils vont jamais me prendre au sérieux !”, je sais que je fais jeune… et puis bon “comment je vais faire ?”. Ils arrivent, ils parlent tous en anglais, je leur dis :”ça va le français ?” ils me disent “bof”. OK !! Je me retrouve à faire l’atelier en anglais en dernière minute, et en fait la parole elle s’est vraiment libérée pendant cet atelier. Ils ont parlé de sujets qui étaient vraiment hyper importants, et à la fin ils m’ont tous applaudis ! Et là, j’avais une boule d’énergie !
La pression qui retombe et là tu t’es dit “ça l’a fait”.
C’est ça. J’étais là “OK, je veux faire ça tout le temps !”. C’est après où je suis parti un petit peu plus loin à me dire : ok, les ateliers c’est bien en entreprise, mais je plante une graine et je voudrais avoir un suivi plus approfondi avec les collaborateurs ou les individus et c’est à ce moment là que j’ai décidé de me former au coaching pour avoir un impact encore plus profond chez les gens.
Génial. Alors, justement, le coaching ? Comment ça se passe ?
C’est trop bieeeeen le coaching !
Alors parce que du coup, pour ceux qui savent pas, tu as intégré une école de coaching, alors raconte nous cette expérience.
Alors, je suis au Centre International du Coach et c’est une expérience qui est assez dingue. En fait j’avais commencé un peu à coacher des gens avant d’entrer dans la formation parce qu’on était venu me voir. Moi j’avais un très mauvais a priori sur les coachs au départ, j’en avais rencontré beaucoup avec la Fabrique Spinoza et je comprenais pas vraiment. “Mais t’es coach de quoi ?”
C’est assez abstrait.
C’est très abstrait, en fait, on m’a demandé de le faire, j’étais là “t’es sûre ? Bon, ok on peut essayer.” Et il y avait ce côté vraiment très gratifiant de voir le résultat et les gens atteindre leurs objectifs. J’étais : “OK, faut aller là dedans, c’est trop bien !”.
Et là depuis que j’ai commencé à me former, c’est énormément d’apprentissages, et sur la technique du coaching et sur moi parce que je me fais coacher en parallèle. Et c’est vraiment intéressant parce que j’ai les deux côtés de la face, de me dire “ok, en fait quand je fais ça, potentiellement le coach en face ressens ça parce que moi j’ai pu le ressentir et j’ai pu le vivre aussi”. Donc c’est vraiment c’est bouleversant.
C’est un vrai travail personnel avant tout, on va chercher énormément de choses.
Ouais, c’est ce qui est bien. C’est que c’est forcément positif parce que tu vas chercher les forces, les talents qui vont permettre d’accomplir et d’atteindre les objectifs. C’est une transformation des croyances limitantes en croyances aidantes. Genre, quand tu me dis “ça c’est pas fait pour moi” : qu’est ce qui te fait dire ça ? et comment on transforme… enfin c’est vraiment génial quoi.
Ok génial et justement tu parlais de tout ce que tu fais, globalement là tout de suite, je vois quelqu’un qui a énormément d’énergie, t’as la pêche. Comment tu arrives à oser faire les choses ?
C’est pas tant le mot OSER. Je pense qu’il y a des choses où je me dis que je peux pas passer à côté, et il faut juste que j’y aille parce que j’ai des signes. Enfin tu vois, quand je te disais le hasard ou le destin, j’avais pas du tout prévu de faire cet atelier là, le tout premier dans une entreprise, et c’est ça qui m’a lancée. Mes changement de job, je les ai jamais prévus. A chaque fois, c’était “ok, qu’est ce que je fais maintenant ?” j’ai toujours suivi en fait.
OK, tu t’es laissée portée, on peut dire ça ?
Ouais. Et l’entrepreneuriat vraiment je l’avais jamais envisagé. Comme je te disais tout à l’heure quand j’avais 18 ans, je voulais être assistante d’un patron. J’imaginais pas la patronne et je m’imaginais encore moins, moi, être patronne. Et du coup c’est vraiment tout un changement, un peu, de paradigme, mine de rien, pour moi.
Et, quand j’ai fait cet atelier là, j’avais rencontré beaucoup de freelance et je me suis dit “ok mais moi aussi je peux le faire”. Et en France on a la chance d’être aidés quand on monte nos projets, on a la chance pour beaucoup d’avoir droit aux allocations chômage avec Pôle Emploi et tout ça, je me disais “ok c’est pas un risque au final, ça serait plutôt un risque de pas le faire.”
Tu as réalisé que c’était vraiment une opportunité.
Exactement ! Donc j’y ai vraiment été comme ça et ce qui m’a aidé aussi, dans le tout début de l’entrepreneuriat, parce que j’avais pas fait d’école de commerce, j’ai fait que mes études en apprentissage sur des métiers très spécifiques, et donc il a fallu apprendre à me dire “ok, là je suis experte en bonheur au travail, en psychologie positive, mais je ne suis pas experte en création de sites web, ni en marketing, ni en commercialisation, etc. Donc comment est-ce que je fais pour m’en sortir avec tout ça ?”.
Et je pense que ce qui m’a aidé dans mon quotidien c’est de me baser sur plein de role models. En fait, quand j’ai quitté mon entreprise et commencé ma boîte, on va dire le 4 septembre 2019, j’ai lancé en même temps un compte Instagram qui s’appelle Elles l’ont fait, où tous les jours je publiais des portraits de femmes qui m’inspiraient et qui avait osé faire des choses.
Et je me disais “mais, si Rosa Parks elle a osé s’asseoir dans le bus, enfin juste ça”, ou j’adore Maya Angelou aussi, et je me basais sur toutes ces histoires d’échecs, parce qu’il y a toujours des échecs dans leurs histoires, de comment est ce qu’elles ont rebondi, comment elles ont eu cette capacité de résilience et atteint l’histoire qu’on leur connaît aujourd’hui. Je me suis dit : ok, comment est-ce que moi je fais pareil ? Et comment est-ce que je crée ma propre histoire au final ?
Et c’est comme ça que tu avances tous les jours et c’est comme ça que tu en es là aujourd’hui. Quel bilan tu tires depuis ton lancement dans l’entrepreneuriat ?
Bilan : montagnes russes !
C’est bien de le dire !
Ouais et c’est clairement les montagnes russes. Les 4 premiers mois d’entrepreneuriat, je savais pas trop où j’allais, je nageais un peu à contre-courant, j’étais là “on va tester par là, voir ce que ça donne”. Trois mois suivants : je me suis faite accompagner, ça allait beaucoup mieux et j’avais un cadre donc c’était beaucoup plus pratique pour moi. Et la COVID est arrivée !
Comment t’as géré ça du coup ?
Formation à fond les ballons ! Je me suis formée en intelligence émotionnelle, j’ai encore bossé ma psychologie positive, je me suis formée en SEO, ce genre de choses qui pouvaient m’aider dans la création, en tout cas dans le suivi de ma boîte.
Et beaucoup de lecture, beaucoup de rendez-vous et de rencontres en virtuel. J’ai trouvé ça trop chouette parce que j’adore rencontrer des gens ! Je rencontre des nouveaux gens tous les jours et avec le confinement, j’étais là “je rencontre plus personne 😟”. Et en fait on peut en virtuel ! Suffisait d’envoyer des messages sur linkedin genre “ah mais trop bien ce que tu fais, ça te dit on en discute ?” et hop, on faisait des visio, des coups de téléphone…
Ça a été aussi une façon pour toi de te développer personnellement en fait.
Exactement.
Écoute Amélie, je passe un super bon moment avec toi. Si tu avais un conseil à donner à toutes ces femmes, parce que je sais que tu es aussi assez engagée auprès des femmes, est-ce que tu peux nous en dire quelques mots ?
Alors mon engagement féministe il a quelques années, j’avais plus une conscience féministe sans être clairement engagée, et l’engagement il a vraiment un an. Quand j’ai créé mon compte instagram où je me suis abonné à des centaines d’autres comptes qui existaient sur le sujet, il y a tout un monde qui c’est ouvert à moi, et très vite j’ai décidé de m’engager avec empow’her pour sensibiliser dans les collèges et lycées sur l’égalité femmes/hommes. Donc ça, ça a été la première chose.
Après j’ai rencontré Julie qui est cofondatrice de Feminist in The City et elle m’a proposé de guider 2 visites à Paris : une sur la vie de Simone de Beauvoir et une sur l’histoire de la libération sexuelle à Pigalle et Montmartre. Donc voilà, il y a plein de petites choses qui se sont faites comme ça, au fur et à mesure. Par exemple demain j’anime une conférence sur l’histoire de la prostitution, donc c’est des choses qui sont complètement improbables et qui vont juste se nourrir de mon intérêt pour tous ces sujets là, et de mon envie de raconter des histoires.
L’idée c’est de montrer aussi qu’il y a des femmes qui ont entrepris des choses, qui ont marqué l’histoire, et qui méritent d’être connues, d’être vues, d’être mises en avant. Et l’idée aussi, c’est d’inspirer d’autres personnes, d’autres femmes à faire la même chose.
Exactement.
Justement, qu’est ce que tu dirais à toutes ces femmes qui nous écoutent aujourd’hui, qui nous regardent et peut-être qui n’osent pas se lancer dans des activités dans des métiers où dans des fonctions assez improbable, assez masculine, qui ont peur tout simplement parce qu’elles sont peut-être pas assez représentées dans ces fonctions là ?
Je pense que ça commence d’abord par chercher des role-models, des personnes qui ont déjà fait les choses parce que je pense que c’est vraiment hyper important que dans tous les métiers il y ait toujours une représentation féminine pour qu’on puisse s’identifier. Donc je pense qu’identifier un role-model qui l’a déjà fait, c’est une première base et ça aide beaucoup.
Après s’inspirer de plein de personnes de son entourage, pour avoir des infos et tout ça. Je crois que je pourrais pas être entrepreneure aujourd’hui si je n’avais pas discuté avec des centaines d’autres en fait. Il y a vraiment ce truc où je me nourris de toutes les histoires des gens et ça donne énormément d’idées et ça permet de tester plein de nouvelles choses et ça permet de se lancer aussi, de se dire “ok, toi tu as fait quelque chose d’un peu similaire, bon bah ça veut dire que je peux peut-être essayer aussi.”
Donc ouais, s’inspirer, se faire accompagner, aussi c’est important. Ça fait gagner un temps fou ! J’ai testé mes 4 premiers mois à pas me faire accompagner, résultat je nageais un peu à contre-courant, c’était un peu compliqué. Et à partir du moment où (que ce soit par un coach ou par un incubateur ou par des organismes qui aident les entrepreneurs) ça fait gagner un temps fou !
Ne pas négliger ça, l’accompagnement.
Exactement. Et c’est assez difficile je trouve d’investir sur soi-même. Par exemple, avant toutes mes économies partait toujours dans des voyages, parce que j’adore voyager, et la toute première formation que j’ai faite en bonheur au travail, d’un coup j’ai flippé, parce qu’en 5 minutes (puisque j’avais décidé de faire ma formation du jour au lendemain en appelant la Fabrique Spinoza : “Bonjour, il reste une place demain pour la formation ?”) Et je me suis dit “meeerde ! c’est chaud, je viens de claquer une somme assez importante pour moi” (ça pouvait me faire un beau voyage) et sur le coup j’étais en panique et j’appelle un ami thérapeute qui me dit “tu viens d’investir sur toi-même, c’est le meilleur investissement que tu pouvais faire”.
Et quand tu l’as fait, j’imagine que tu as pas regretté une seule seconde ?
Ça a tout changé. Ça a tout changé pour moi, ça m’a ouvert un autre monde dans lequel j’osais pas encore aller à ce moment-là. Et se faire accompagner et se faire coacher, c’est la même chose. C’est investir sur soi-même, pour avancer pour dépasser ses limites et sortir de sa zone de confort, pour aller dans la zone Magie !
C’est important ce que tu dis parce que souvent, beaucoup ont tendance à penser que se lancer dans l’entrepreneuriat c’est lancer un business et mettre en place un business model, mais je pense que ça doit d’abord commencer par soi et investir sur soi, je pense que ça fait aussi partie du business.
Ouais. C’est du test & learn, tout le temps. C’est tenter des petites choses et si ça marche tant mieux, je continue. Si ça marche pas, bon, comment est-ce que je fais autrement ?
Est-ce que tu aurais et des petits tips à partager aux entrepreneur.e.s mais pas que, aux personnes qui travaillent dans des structures, des salariés, pour être heureux heureuse au travail ? Ce serait quoi ton petit truc qu’on pourrait appliquer au quotidien ?
Alors pour moi n’y a pas de recette toute faite au Bonheur au Travail, parce que chacun a sa propre définition. Donc c’est déjà commencer par se demander “ok, qu’est ce qui est important pour moi ?” “qu’est ce qui fait que j’aurais envie de me lever le matin ?” Est ce que c’est le sens, est-ce que c’est l’ambiance, est ce que c’est le salaire qui peut me permettre de m’engager dans des associations à côté, ça peut être énormément de choses, donc identifier ce qui est important pour soi.
Et la deuxième chose, c’est de prendre du recul et de tenter un changement de regard. On est tous responsables de notre propre bien-être au travail. Si j’ai des soucis avec mon manager ou que je n’aime pas cette partie là de mon boulot, comment est ce que je fais pour switcher et pour en trouver un côté positif par exemple ? Ça peut commencer par ça.
Et ça peut aussi commencer par les fameux 3 kifs par jour. Évoquer “qu’est ce qui était bien aujourd’hui dans ma journée ?” “qu’est ce qui m’a plu ?” et “comment est-ce que je capitalise dessus pour kiffer encore plus demain ?”.
Et je dirais aussi, peut-être un travail sur ses forces. On va pas assez souvent chercher nos talents, et plus on travaille avec nos forces et nos supers pouvoirs, plus on est efficace, et plus on est heureux dans ce qu’on fait.
C’est vrai, ne pas avoir peur d’aller chercher ses forces et de travailler sur ses forces tout simplement. Et puis j’ai bien aimé l’idée des 3 kifs par jour. Essayer de faire un bilan de ce qu’on a aimé, ce qu’on a apprécié faire dans la journée c’est pas mal, ça permet d’apprécier plus et puis de repartir sur le lendemain en se disant : “allez, on repart pour 3 kifs par jour !”
Exactement.
Avant de nous quitter Amélie, j’ai envie de faire un petit jeu avec toi. Alors c’est des petites questions je vais te faire tirer au sort et puis on verra ce sur quoi tu vas tomber.
“Si j’étais.”
Alors le jeu du “si j’étais”, qui est le jeu où je vais te poser plusieurs questions “Si tu étais” et tu vas me dire qui tu étais… Si tu étais une activiste féministe ?
J’ai envie de dire Maya Angelou.
Pourquoi ?
Parce que je suis extrêmement touchée par son écriture, elle arrive à partager un nombre d’éléments fondamentaux et tout ce qu’elle dit fonctionne pour la vie de tous les jours. Moi je me base sur une de ses citations pour mes ateliers où elle écrit à un moment donné… (il y a tellement de citations d’elle que j’adore !)
Celle qui te vient là, tout de suite ?
Celle qui me vient là tout de suite, c’est : “Les gens oublieront ce que vous avez dit, les gens oublieront ce que vous avez fait, mais les gens n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir”. C’est ça que j’essaye de partager dans mes ateliers.
Génial. Si tu étais un livre ?
Je serais Le grand secret de Barjavel. Parce que j’adore le côté science fiction mêlée à des faits historiques réels et il y a une très belle histoire d’amour dedans.
Ok. Bien. Si tu étais une chanson ?
C’est marrant, là comme ça, la première qui me vient c’est “You’re the one that i want” de Grease.
Sympa ! Bon, je pense qu’on a fait le tour. Est ce que je peux te retrouver une petite dernière ?
Un animal !
Voilà, si tu étais un animal ?
Une baleine !
Mais alors pourquoi la baleine ?
Pourquoi la baleine, toujours dans cette idée de sortir de sa zone de confort. Moi j’ai très peur de l’eau. Je panique quand j’ai pas pied. Quand j’étais à l’île de la Réunion il y a deux ans, mon amie m’a dit “ça te dit on va nager avec des baleines demain ?” Je dis “Euh, oui. Bien sûr !”. J’ai été acheter ma petite planche chez Décathlon, le masque, le tuba et le lendemain on a été sur un petit bateau à moteur.
La première fois qu’on a vu les baleines, elles étaient tellement grandes, trois fois la taille du bateau et j’étais en flippe total et j’ai pas osé plonger. On a plongé une deuxième fois, une troisième fois, elles n’étaient pas là. Et la quatrième fois, on a plongé et elles étaient là.
Il y en avait plusieurs ?
Il y en avait deux. C’était le moment le plus dingue de toute ma vie.
Elles nageaient comme ça autour de toi ?
Ouais elles nageaient en dessous. A un moment donné, elles sont remontées, j’avais mon petit appareil photo aquatique, et j’ai une photo où elles remontent toutes les deux, et elles regardent le bateau, elles regardent ce qui se passe. C’était un moment d’euphorie. Je hurlais dans mon tuba. Les gens sur le bateau me disaient “calme toi Amélie !” et moi j’étais “aaaaaaaaah !!”
C’est comme si t’avais fait un saut en parachute limite. C’était libérateur.
C’est ça ! Et le saut en parachute, pareil c’était un moment de dingue, un des moments les plus fous de ma vie, pareil, d’euphorie. Et donc je me suis tatouée cette baleine après, sur le bras (je l’ai appelée Endorphine, comme ça on reste dans le thème). C’est vraiment ce truc de dépasser ses peurs pour avoir des moments de joie intense qui n’étaient pas du tout prévus.
Waow. Bon. On va finir sur cette touche. J’ai adoré passer ce moment avec toi Amélie. Encore merci d’être venue, merci d’avoir partagé tout ça. Je te souhaite tout plein de bonnes choses pour la suite. Je mettrai tous tes liens en barre d’infos et puis je te dis à très bientôt.
A tout bientôt, merci de m’avoir invitée encore !