Podcast – La Mue

Vous êtes plutôt visuel.le qu’auditif.ve ? J’ai retranscrit pour vous mon interview sur le Podcast La Mue tenu par une amie très chère : Anais Bouillet. J’ai été l’invitée du tout premier épisode, pour le lancement de son podcast, le 17/09/2021.

Dans cet interview, je raconte :

➡️ mes rêves d’enfant VS mes rêves d’adulte (et comment j’ai appris à viser plus grand)
➡️ le déclencheur de ma quête de sens
➡️ mes sources d’inspiration
➡️ le meilleur conseil que j’ai reçu
➡️ mon lancement dans l’entrepreneuriat et les formations que j’ai faites
➡️ mon engagement féministe et avec Imparfaites & Joyeuses

Bonjour, je m’appelle Anaïs, et c’est avec beaucoup de plaisir que je vous accueille sur La Mue, le podcast qui met en lumière des transitions de vie pour vous aider à cheminer vers plus de sens. 

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir en décalage avec votre environnement ?

Vous êtes-vous déjà posé des questions existentielles, après avoir vécu un évènement venu durement éprouver vos croyances ou vos valeurs ?

Ici, vous n’entendrez pas forcément parler de déclics grandioses, de changements de vie radicaux pour partir faire de la permaculture à l’autre bout de la planète ou bien encore pour créer une ONG venant en aide aux populations les plus défavorisées. Ces trajectoires de vie, de plus en plus médiatisées, forcent l’admiration et nous font évidemment rêver, mais elles peuvent également nous décourager, voire nous faire perdre confiance en nos capacités à nous réinventer.

J’ai à cœur de vous partager, des récits de femmes et d’hommes qui, comme vous et moi, se questionnent, parfois longtemps, avant de se mettre en mouvement pour réussir, enfin, à s’aligner et à trouver du sens dans leur vie, chacun à leur manière.

Grâce à ces histoires authentiques, vous serez, je l’espère, déculpabilisés, inspirés et outillés pour peut-être trouver, à votre tour, l’impulsion nécessaire pour passer à l’action, à votre échelle.

La Mue, c’est un peu votre bulle d’évasion, votre moment rien qu’à vous, votre shoot d’optimisme en acier trempé…

Que vous soyez un.e étudiant.e fraîchement diplômé.e qui se situe à 8/10 sur l’échelle de la paumitude, ou bien un trentenaire en plein doute existentiel, ou même peut-être de jeunes parents en plein questionnement post arrivée de bébé, restez à l’écoute, ce podcast est sûrement fait pour vous !


Bienvenue, chez La Mue ! 


Pour ce tout premier épisode, je vous propose de nous plonger ensemble dans l’histoire d’Amélie Bridot. 

D’abord, je tiens à vous dire chères auditrices & auditeurs que ce choix ne doit rien au hasard, puisqu’il s’agit d’une amie de longue date, qui m’est très chère et qui m’inspire beaucoup !

Pour les plus curieux, Amélie et moi, avons fait une partie de nos études ensemble, et c’est durant cette courte période que le lien qui nous unis s’est alors tissé pour ne faire que grandir depuis.

Brillante, solaire & pleine de ressources sont des euphémismes à mes yeux pour la décrire…je vous laisserai en juger par vous-même dans la suite de l’épisode…

La petite Amélie se projetait dans une vie d’adulte qu’on pourrait qualifier de conventionnelle, avec des enfants, un boulot stable, un mari et même le Scénic qui venait compléter le tableau !

C’était sans compter sur sa confrontation, une fois devenue adulte, avec la réalité de la vie professionnelle et avec les contradictions que celle-ci nous révèle parfois à nous-même.

Elle nous racontera ses mois de chômage qui l’ont forcée à s’immobiliser et à se retrouver seule en tête à tête avec elle-même. Elle reviendra sur cette période d’introspection, jalonnée de doutes mais aussi de multiples apprentissages qui lui ont fait entrevoir tout un monde de possibilités qu’elle ne soupçonnait pas jusqu’ici !

Elle, la petite fille qui se rêvait en assistante du patron, s’est alors autorisée à s’imaginer devenir LA patronne ! Après avoir longtemps couru partout, sans que tout cela n’ait vraiment de sens à ses yeux, elle nous confiera son envie farouche de ne plus jamais rentrer dans le moule !

Enfin, je la laisserai vous parler de son besoin d’être utile et de contribuer à véhiculer des idées novatrices qui, elle l’espère, peuvent amener le monde à évoluer dans le bon sens ; de son engagement féministe, à son rôle de cultivatrice du bien-être et du bonheur au travail !

Place aux confidences…

Salut Amélie !

Salut Anaïs !

Comment vas-tu ?

Ça va super et toi ?

Très bien ! Je suis ravie de te recevoir sur mon podcast aujourd’hui, pour papoter ensemble, une fois n’est pas coutume, pas autour d’un verre mais autour d’un micro.

Merci pour l’invitation, ça me fait super plaisir d’être là.

Bon tant mieux. Es-tu bien installée ?

Tout à fait !

Pour que l’immersion dans ton univers soit totale pour celles et ceux qui nous écoutent, peux-tu nous décrire l’endroit où tu te trouves en ce moment, et ce qu’il représente pour toi ?

Je suis dans mon canapé, rouge, qui est un endroit de glande absolue ! C’est l’endroit où je vais quand j’ai besoin de me détendre. Ce canapé rouge, il est devant mon mur de cadres de photos en noir et blanc, d’images de film ou de concerts : que des pépites de scènes géniales qui nous font kiffer. J’adore ce mur et j’aime ce canapé !

Super. Si de votre côté, vous nous écoutez depuis chez vous, je vous conseille de vous installer confortablement avec une petite tasse de thé ou de café, c’est vous qui voyez, ou si vous êtes sur la route du travail en plein bouchon, respirez profondément et détendez-vous. Croyez-moi, Amélie va vous inspirer et vous donner le sourire. Alors Amélie pour te présenter rapidement, tu auras 32 ans dans quelques jours. Bretonne d’origine et fière de l’être, tu vis depuis quelques années en banlieue parisienne et tu partages ta vie avec Romain, ton mari, depuis un peu plus de 11 ans maintenant. Tout est correct ?

Tout à fait.

Formée à la psychologie positive entre autres disciplines, tu t’es lancée courageusement à ton compte en avril 2019 pour donner naissance à ton bébé prénommé Komizo, et tu proposes des ateliers, conférences, sans oublier du coaching individuel autour du bonheur au travail. Maintenant que le décor est planté, j’aimerais que celles et ceux qui nous écoutent puissent apprendre à mieux te connaître. Si tu es d’accord, je vais te poser quelques questions et je vais te demander d’y répondre de manière authentique et la plus spontanée possible. Prête ?

C’est parti !

Cite-moi, 3 choses qui te donnent envie de te lever le matin.

L’amour, rire et le soleil.

Tu fais plutôt partie de la team metro-boulot-dodo ou une « soirée improvisée ? Ok, je suis là dans 1/4 d’heure. » ?

Soirée improvisée, évidemment.

Évidemment. Si tu avais un super pouvoir, ce serait quoi ?

Ce serait de pouvoir me déplacer en un claquement de doigts. Je rêverai de pouvoir me téléporter, sans avoir besoin d’avion, et en 10 secondes arriver dans un nouvel endroit, ce serait trop génial.

Quel est ton mantra ?

Il y en a plusieurs. En ce moment, c’est « je suis ma plus grande priorité ».

Love yourself. Je valide !

Sinon ça peut être Hakuna Matata.

Ah j’adore aussi. Team endorphine ou ocytocine ? Et explique-nous en quelques mots, à quoi cela fait référence.

L’endorphine et l’ocytocine, c’est les hormones du bonheur. L’endorphine c’est l’hormone qui permet de moins sentir la douleur « qui endort la douleur ». Et l’ocytocine, c’est l’hormone de l’amour, c’est l’hormone qui arrive quand on serre quelqu’un dans ses bras.

C’est difficile de répondre à cette question ! Je pourrais avoir envie de répondre ocytocine, parce que c’est l’hormone de l’amour et des câlins, et en même temps, j’ai tatoué une baleine sur mon bras qui s’appelle Endorphine. Endorphine, c’est le nom d’un personnage d’un roman de Mathias Malzieu (j’adore ses romans !). Je trouvais ça super joli comme prénom, c’est pour ça que j’ai appelé ma baleine Endorphine.

J’ai donc envie de ne pas choisir et de dire les 2 !

Cite-moi, 2 personnalités qui t’inspirent et pourquoi ?

Maya Angelou parce qu’elle a une histoire de résilience incroyable, c’est quelqu’un qui est parti de rien, qui a fait des choses de dingue et qui écrit avec beaucoup de poésie. Beaucoup (beaucoup, beaucoup) de ces citations m’inspirent au quotidien. Maya Angelou c’est une très grande source d’inspiration pour moi.

Et la deuxième, je le dis vraiment pas souvent, mais c’est la personne qui me vient là tout de suite, c’est mon grand-père. Pourquoi ? Parce que mon grand-père, c’était un homme qui était très charismatique, qui était drôle, qui avait une énergie incroyable. Il est parti de pas grand-chose et il est devenu un grand homme. C’est une très belle source d’inspiration pour moi.

Une question que l’on ne t’a jamais posée et à laquelle tu aimerais répondre ?

C’est dur de réfléchir à une question qu’on ne m’a jamais posée ! Une question que j’aime beaucoup, c’est le rêve inavouable : je rêverais de danser à Danse Avec Les Stars. Je trouverais ça trop génial !

OK, si un jour le rêve devient réalité, on saura, c’était prémonitoire !

Il faut que je devienne une grande star avant ! J’adorerais porter des belles robes et danser avec quelqu’un qui danse super bien…ça me ferait trop kiffer.   

Pour celles et ceux qui nous écoutent, quand je vous dis que vous allez vous marrer, voilà, je vous ai donné un petit aperçu. On va remonter le temps et se plonger dans la tête de la petite Amélie, puis la plus grande, et on va se demander de quoi rêvait la petite fille que tu étais, puis l’adolescente.

La petite fille que j’étais, elle voulait reproduire le schéma familial parce que ça avait l’air d’être plutôt bien : elle voulait une maison, un mari, des enfants, le chien, le Scénic.

Le tableau complet.

Voilà, j’imaginais ma vie comme ça.

Et adolescente aussi ?

Oui. Je me rappelle d’une classe où on m’avait demandé de faire ça, de s’écrire une lettre à soi dans 10 ans. Je l’avais retrouvée et je disais qu’à 25 ans je voulais avoir 2 enfants, avoir ma maison et un travail. Voilà. J’avais pas beaucoup de rêves en plus !

Une fois devenue une jeune adulte, comment envisageais-tu ton avenir ?

Je me voyais vraiment en mode Working Girl. Cette fille qui est absorbée par son travail, qui n’a pas beaucoup de temps pour elle et qui court de rendez-vous en rendez-vous sur ses escarpins, et qui essaye tant bien que mal de gérer son équilibre vie pro – vie perso. J’avais un cliché dans la tête, je sais pas dans quel film j’avais chopé ça, mais je me voyais en working girl qui dépote.

C’était un peu la Lynette Scavo des débuts dans Desperate Housewives.

Voilà.

A ce moment-là quelle était ta vision de la réussite ?

Je pense que c’était avoir un bon travail, d’avoir cet équilibre vie pro – vie perso, que tout soit bien ajusté.

Un bon travail, ça t’évoquait quoi ?

Alors à l’époque, c’était quelque chose qui m’amuse et qui me stimule : il y avait vraiment cette notion de « je dois être débordée ». C’était un métier « j’ai pas le temps, je suis trop busy ». Je crois que je le voyais vraiment comme ça, je ne me posais pas trop la question de la réussite. Il fallait que j’aie mon job, que ça me plaise, que ça me prenne du temps et que je puisse à peu près gérer le reste. J’avais un côté « mon job en premier ».

Aujourd’hui pour moi réussir sa vie, c’est être heureux. Je sais pas si j’aurais pu me demander à l’époque « si j’ai pas de boulot, est ce que je peux être heureuse aussi ? ». Je ne me rappelle pas. Il faudrait que je m’entretienne avec la moi du passé !

Est-ce que la question du sens c’était déjà une réalité pour toi ou pas du tout ?

Non je ne crois pas. Je pense que tout ça est venu plutôt vers mes 25 ans. Je faisais attention, rapidement, à l’écologie, à ce qui est utile, etc. Tout à l’heure, tu me posais la question du « métro, boulot, dodo ». J’étais vraiment calée et rythmée sur ça : métro, boulot, apéro, dodo. Donc j’avais pas de temps pour me poser sur « qu’est-ce que j’aime ? » « qu’est ce qui est important pour moi ? ». J’étais juste dans cette routine où je rentrais chez moi le soir, j’allumais ma télé, je mangeais… J’avais pas de temps de réflexion ni de moments à moi. C’est à 25 ans que j’ai eu ma première période de chômage, et c’est là où je me suis posée plein de questions.

On va évoquer ça après. Et par rapport à ton rapport aux autres et au monde, où tu en étais à ce moment-là ? Est ce que c’était facile de se lier avec les autres, de t’intégrer dans la société ?

Ça a toujours été facile pour moi de m’intégrer. Je suis fille de militaire donc je déménageais très souvent. Et mon anniversaire, c’est le 4 septembre, donc plus ou moins le jour de la rentrée. Autant dire que j’arrivais dans une nouvelle ville la première chose que je disais c’était : « Bonjour, qui veut être mon ami.e ? » Donc j’ai jamais eu de problèmes d’intégration. Je suis hyper extravertie et j’ai toujours eu l’impression de fitter avec le monde dans lequel j’étais et ça m’allait très bien.

On va maintenant parler du basculement en lui-même. Quels étaient les éléments déclencheurs qui ont fait naître chez toi ce besoin de trouver du sens dans ta vie ? Ça peut être un déclic ou quelque chose de plus progressif.

Le déclencheur, ça a clairement été le chômage. Ça a été de me retrouver, un peu du jour au lendemain, seule avec moi-même, ce qui ne m’était quasiment jamais arrivé avant. Je m’étais toujours dit « moi, je serai jamais au chômage ». J’avais fait toutes mes études en apprentissage et j’avais de l’expérience, donc je m’étais toujours dit que ça allait être facile de trouver un job. Sauf qu’à un moment donné, bah non, c’était pas si facile que ça. Je bossais dans l’événementiel donc c’était beaucoup de CDD ou de contrats courts.

Et quand je me suis retrouvée au chômage, je me suis demandée « je fais quoi maintenant ? ». Les premiers jours, j’étais non-stop entre ma télé, mon téléphone et internet, à créer des albums photos. Et je me suis dit : « je vais pas pouvoir faire ça tous les jours ». J’ai un côté un peu extrême sur certains points, par exemple « je regarde trop la télé ? J’enlève mon décodeur comme ça j’arrête complètement ! »

Ah oui, c’est extrême.

J’ai fait beaucoup de choses comme ça. Dès que je sentais que je pouvais devenir trop accro, hop, je mettais de côté dans un placard, dans le garage, et j’y touchais plus du tout. C’est un peu tout ou rien, j’ai du mal à me contrôler.

Et donc j’ai enlevé mon décodeur et je me suis dit « je vais continuer à regarder des choses, mais je vais les choisir, je vais pas zapper bêtement et je vais vraiment aller à la recherche des choses que j’ai envie de regarder. »

D’un coup, je me suis mise à regarder plein de reportages sur des sujets différents comme l’écologie ou le féminisme. J’ai regardé aussi énormément de tuto pour faire des choses par moi-même et je me suis dit que ça allait être ça ma manière de m’occuper. Au fur et à mesure j’ai commencé à fabriquer des choses avec mes mains, ce qui était assez nouveau pour moi. Je fabriquais des choses qui étaient utiles, qui faisaient sens. Très vite, je me suis engagée dans des asso, j’ai commencé à travailler bénévolement pour certaines personnes parce que ça me permettait de rencontrer des gens, de sortir un peu du cadre de mes amis parce que j’étais plus une jeune cadre dynamique comme eux, j’étais devenue une chômeuse. J’ai eu besoin de rencontrer d’autres personnes, pour échanger sur d’autres choses, parler sur d’autres sujets. C’est ce que m’ont apporté les asso. Le point de bascule, c’est clairement le chômage.

Dans ta vie personnelle, tu en étais où à ce moment-là ?

2015, je venais de me marier, j’étais plutôt bien dans mes pompes.

Tu vivais déjà à Paris ?

Oui, je vivais à Paris, je venais de me marier, j’avais eu mon diplôme peu de temps avant, mon master en management de projets événementiels, et j’avais mes amis, tout se passait bien.

Ah non, 2015 ! J’ai une toute petite famille, et en 2015 il y a eu 3 décès à 4 mois d’intervalle. Donc on a eu 3 enterrements et un mariage au lieu de 4 mariages et un enterrement, et ça je pense que ça m’a pas mal chamboulée. C’est une époque où j’ai commencé à m’ouvrir de plus en plus à tout ce qui était développement personnel. J’ai rencontré le fondateur de TEDxVaugirardRoad, qui est aussi le curateur aujourd’hui de TEDxParis, Stéphane Roger, et j’ai été son bras droit pendant 2 ans. Il est thérapeute, donc il m’a ouvert à plein de choses, il m’a beaucoup formée, il m’a mentorée et j’ai découvert tout un tas de trucs.

C’est à peu près à ce moment-là que je suis partie en Inde et au Népal. J’ai commencé à faire pas mal de voyages, à m’ouvrir davantage et tout ça à participé mine de rien, à ma quête de sens.

Les 3 décès dont tu parles dans ta famille, ça a produit des questionnements par rapport au rapport à la mort ou au contraire une soif de vivre encore plus importante ? Qu’est-ce que ça a eu comme conséquences ?

J’ai un côté assez détaché par rapport à tout ça. Quand on est vieux, à un moment donné, on meurt. C’est la vie ! La mort, ça fait partie de la vie, donc c’est la vie. En revanche, il y avait des injustices. Quand la tante de mon père qui avait 55 ans, est décédée d’un cancer en 4 mois en laissant un petit garçon de 13 ans, ça, c’était injuste.

Que mon grand-père parte d’une crise cardiaque alors qu’il avait encore plein de choses à vivre, ça me semble être un peu injuste. Il avait 76 ans, mais pour moi, il pouvait aller encore beaucoup plus loin, en tout cas j’aurais bien aimé. Donc c’était injuste. Ma grand-mère était malade depuis longtemps et je pense que quand t’es malade longtemps, mine de rien la mort, ça peut être aussi un soulagement. Parce que c’est trop dur de souffrir pendant tout ce temps, alors que quand on est dans le meilleur de sa forme et que tout va bien, là il y a un côté un peu plus injuste. Après mon grand-père, je sais qu’il voulait désespérément rejoindre ma grand-mère et donc il était très content de mourir. Mais n’empêche que j’aurais bien aimé qu’il reste un petit peu plus longtemps.

Ce que ça m’a appris aussi, c’est que ma mère, elle a toujours été là. Elle a toujours accompagné tous les membres de ma famille en fin de vie. Je trouve ça incroyable d’avoir des humains comme ça sur terre, qui se soucient de leur prochain à ce point, qui sont là dans tous les moments et qui font que les gens ne meurent pas tout seuls. Et ça je trouve ça tellement admirable. C’est ouf.

Donc en synthèse, ce qui t’as fait basculer dans une envie, dans une démarche de quête de sens, c’est vraiment le chômage, couplé à un sentiment d’injustice lié à la perte de certains de tes proches.

Je sais pas si l’injustice c’est un moteur. Pardon je reviens encore sur 2015, mais en 2015 il y a eu les attentats du Bataclan ! Il y a eu tous les attentats et la peur était très présente pour beaucoup de gens. Toujours dans ce rapport très détaché de la mort, je crois au destin et le jour où ça doit arriver je me dis « c’était écrit ».

Et là, ça venait perturber tes croyances ?

Non, même pas. J’avais pas vraiment peur qu’il m’arrive quoi que ce soit. Je me disais « si je meurs aujourd’hui, je serais morte heureuse ». Mourir, ça me fait pas peur du tout parce que je suis plutôt contente de tout ce que j’ai accompli jusque-là et c’est cool. La seule chose qui pourrait manquer c’est un enfant, mais je sais qu’aujourd’hui c’est pas dans mon projet court terme, c’est quelque chose que je préfère mettre à plus tard et ça c’est le seul truc que je pourrais regretter si je meurs demain. Tout le reste, je suis plutôt très contente de ce que j’ai fait. En revanche que les autres meurent… Je suis un peu moins détachée de l’histoire ! Mais si c’est moi, pas de problème.

Un des trucs que mes parents répètent tout le temps, notamment à tous les enterrements c’est « encore une fois, ça nous dit qu’il faut profiter de la vie ». Et ça ils l’ont répété en boucle et en boucle. Je pense qu’avoir ce discours-là qui est toujours dans un coin de la tête, ce carpe diem, ça amène aussi à avoir moins peur et à se lancer dans des projets qui font flipper et à se dire « au pire ça foire, mais si ça se trouve, ça va marcher ».

On en a un petit peu parlé, tu as entamé cette quête de sens pour remplir quel besoin ? Est-ce que t’avais besoin de comprendre des choses, est ce que tu te questionnais sur toi, sur le monde qui t’entoure et comment il fonctionnait, est ce que tu avais besoin de te sentir utile ? On a tous des motivations différentes, quelles étaient les tiennes ?

Moi, j’avais besoin de me sentir utile. J’avais besoin de sentir que je contribuais à faire quelque chose. Quand j’ai co-organisé TEDxVaugirardRoad je contribuais à partager des idées incroyables, novatrices, des belles idées, qui pouvaient amener le monde à changer. Je pense que j’avais besoin de ça. J’avais peut-être aussi besoin de quelque chose qui me rende fière.

C’était des choses que tu n’éprouvais pas jusqu’alors de te sentir utile et de te sentir fière de ce que tu accomplissais ?

Je pense que je l’étais d’une certaine manière, mais c’était assez superficiel. Je me sentais utile parce que j’aidais mon équipe, j’organisais des événements de fou. J’étais fière de moi quand les évènements étaient réussis, mais en soit, tout ça, c’était un petit peu superficiel. Quasiment toutes les semaines, j’allais dans des palaces à Paris pour faire des déjeuners avec des personnes qui bossaient dans la finance. Bon, quel est le sens à tout ça ? Moi, j’étais contente, c’était joli, on mangeait bien.

Tu t’éclatais quoi ?

Ouais, je m’amusais, mais il n’y avait pas d’utilité à tout ça.

Et si c’était à refaire, tu ferais différemment ou tu considères que ça t’a apporté des choses et que c’est peut-être aussi pour ça que t’en es là aujourd’hui ?

Non, c’était une expérience. J’ai tendance à ne pas vouloir changer des choses du passé, même ce qui fait super mal parce que c’est ça qui permet de grandir et d’apprendre. Donc, non, je le garderais. C’était la période un peu Bling Bling qui m’a mis des paillettes dans les yeux et c’était rigolo. Mais voilà, c’était bien que ça ne dure pas trop longtemps.

Et au moment où t’as entamé cette quête et que tu t’es dit « j’ai besoin de me sentir utile », tu t’étais fixée des objectifs ou t’étais un peu paumée et tu te laissais porter ?

Je me suis toujours laissée porter. Toujours, toujours.

Le fameux carpe diem.

Oui ! J’ai toujours été là où l’envie allait et là où je trouvais du plaisir. Le seul moment où je me suis fixée un objectif, c’est sur tout l’aspect féministe qui a été très important pour moi dans mon développement. J’ai longtemps considéré que j’avais manqué de role-models féminins qui soit forts ou qui m’inspirent d’un point de vue plus professionnel. D’un point de vue humain j’ai ma maman qui est incroyable, j’ai eu mes grands-mères, ma tante adorée. Mais d’un point de vue professionnel, j’avais trop de mères au foyer autour de moi. Quand je prends du recul sur comment je me voyais en jeune adulte et où j’en suis aujourd’hui, je pense que je voyais tout petit.

Après m’être dit « j’ai pas suffisamment de role-models », je me suis dit « ok, je vais les chercher ». Mon objectif c’était d’avoir un role-model par jour. Une histoire de femme qui avait fait un truc incroyable. J’adore les histoires de résilience parce qu’en vrai, il y a aucun succès qui est une ligne droite continue de « waouh, c’est incroyable, on marche dans un petit chemin de fleurs pavé de bonnes intentions ». Avant le succès, on passe toujours par toutes ces phases de montagnes russes, ça monte très haut et on se casse la gueule, et on fait des roulés boulés dans la boue et on finit par réussir à regravir une marche. C’est ça qui m’intéresse et qui m’intéressait beaucoup quand je cherchais ces histoires, c’était « comment est-ce qu’elles en ont chié, et comment est-ce qu’elles ont dépassé le truc pour atteindre ce qu’elles ont réussi à atteindre ? C’est le seul objectif que je m’étais vraiment fixé : trouver chaque jour des nouveaux modèles.

C’est quand même assez flagrant et moi, ça me marque de t’entendre dire que tu avais visé petit, tu penses que c’était dû à quoi, un manque de confiance ?

Non, c’était dû au fait que je viens d’une famille militaire, donc famille très machiste, avec beaucoup de femmes au foyer. Je m’étais jamais imaginée entrepreneure ou patronne. J’ai fait un BTS Assistante de Direction et je me voyais assistante d’un patron. Je visualisais même pas la patronne ! Pour moi c’est ça toute l’importance des role-models, c’est d’avoir quelqu’un qui te ressemble, qui fait des trucs que tu penses ne pas pouvoir faire. Quand t’as quelqu’un qui l’a fait avant toi, tu peux te dire « pourquoi pas moi ». Et pour moi c’était important de voir que des femmes pouvaient faire des trucs de ouf parce que je le voyais pas dans mon quotidien.

C’était déjà de la psychologie positive, tu visualisais un parcours positif pour t’inspirer.

Oui, l’optimisme, ça m’a plutôt toujours caractérisée !

Je confirme. Tu en as déjà parlé un petit peu jusque-là, quelle.s forme.s cette quête de sens a-t-elle prise.s? Est-ce que c’était un travail d’introspection, un travail analytique, professionnel, des voyages, ou tout ça un petit peu mélangé ?

Tout ça mélangé. Il y a eu les voyages. Il y a eu l’introspection qui est d’abord venue par le fait d’écouter beaucoup de TED Talk, la lecture, et puis le fait de commencer à tester des thérapies un peu alternatives, comme des constellations familiales, des choses un petit peu de nouvelles qui m’intriguaient, en plus du temps à faire un travail plus approfondi avec du coaching ou de la thérapie. Je prenais des petites touches par ci par là et je remplissais mon petit panier. Les formations, aussi, bien sûr, et les discussions. Avec certaines amies on s’est mises à parler de choses dont on ne parlait jamais avant et le fait d’échanger ça nourrit beaucoup. Ça permet aussi de se dire « je ne suis pas la seule à me poser ces questions-là, on est un peu toutes dans le même bateau ». Tous ces échanges-là, ils étaient hyper importants pour moi.

J’allais te demander s’il y avait des personnes qui t’avaient inspirée durant cette période, tes amis en faisaient partie, est ce que t’as eu d’autres personnes autour de toi qui t’ont inspirée à ce moment-là ?

Oui j’avais mes ami.e.s, Stéphane Roger qui m’apprenait beaucoup avec tous les TED & TEDx. J’avais aussi une ancienne manager qui s’appelle Aline, qui m’inspirait beaucoup. Elle était en phase de quitter son job de responsable événementiel dans un grand groupe dans lequel elle bossait depuis plus de 10 ans (donc super poste, super bien payée) pour devenir sophrologue. Elle m’a beaucoup inspirée parce que c’était vraiment une femme leader. En fait, pour moi, c’était une femme forte, qui savait manager une équipe. Elle était très drôle (elle est toujours très drôle) et elle avait plein de qualités humaines que j’admirais vraiment.

Ça me permet de faire une transition facile vers les qualités humaines, les valeurs qui te sont chères…

Il y a plein de valeurs. Les 2 fondamentales, c’est la joie et l’amour. Pour moi, tout part de là. Après ce qui est vraiment hyper important pour moi, c’est d’explorer, d’apprendre et de créer. Être toujours en mouvement pour grandir, pour se développer, apprendre de nouvelles choses, créer de la valeur et puis le transmettre à d’autres.

En sous-jacent de tout ça, il y a l’honnêteté, l’authenticité qui forment la base saine et solide.

Je partage. Tu m’as déjà parlé de quelques-unes des ressources et des outils dans lesquels tu as puisé pour trouver des réponses, on ne va peut-être pas revenir dessus, mais est-ce que tu aurais 2/3 ressources à nous citer, que tu conseillerais à quelqu’un qui commence tout juste à se poser des questions ?

Les livres que je recommande le plus :

  • le premier, c’est un livre de psychologie positive : 3 kifs par jour de Florence Servan-Schreiber. Ce livre, c’est une pépite. Florence Servan-Schreiber, elle n’a rien inventé, elle a vulgarisé des études de psychologie positive qui venaient des États-Unis et rien que ça, c’est du génie, parce qu’elle l’a super bien fait ! Elle a popularisé les 3 kifs par jour, notamment en France. C’est vraiment une petite pépite, ça se lit très facilement donc vraiment je le recommande, il y a plein d’exercices pratiques de choses qu’on peut faire pour booster notre quotidien.
  • le deuxième livre que je recommande beaucoup, notamment à des personnes qui sont en quête de sens, c’est « Active tes talents, ils peuvent changer le monde »

Olala ! Matthieu Dardaillon, comment dire que je partage, ça a été le livre qui a fait débuter ma propre quête de sens, donc oui, je recommande ! Des films, des livres, d’autres types de ressources comme ça qui viendraient spontanément ? Le but c’est pas de faire une bibliographie complète.

Au tout début, j’ai écouté beaucoup le podcast « Oui change ma vie » c’est des formats, des épisodes plutôt courts avec à chaque fois un exercice très concret et pratique.

C’est du développement personnel, par Clotilde Dussoulier.

Et en film, un de mes films préférés, c’est Le cercle des poètes disparus. C’est juste de la poésie ! Je trouve que le message de ce film est génial : « profite autant que tu peux » et « c’est ok d’être différent ». Justement la différence elle est célébrée ! Il y a une citation de Maya Angelou qui dit « si tu cherches à être normal.e, ou si tu cherches à être comme tout le monde, tu ne sauras jamais à quel point tu peux être exceptionnel.le ».

Waouh !

Et pour moi, c’est aussi un peu le message du film, ce côté : c’est facile de suivre la masse, d’aller dans le sens de tout le monde, mais en fait, parfois, on n’a pas envie, et c’est OK.

Olala quelle inspiration ! Est ce que dans tout ça, au-delà des ressources, tu te souviendrais d’une phrase d’un conseil qui t’a été donné ? Ça peut être même avoir été prononcé de façon anodine, mais toi ça t’a marqué ? C’était quoi et de qui ?

Alors c’est la troisième fois que j’en parle dans ce podcast, je ne pensais pas en parler autant : Stéphane Roger, encore lui !

On va le tagguer dans la barre d’info !

Quand j’ai décidé de me former en bonheur au travail, ça a été très vite. J’avais regardé quelques semaines ou mois auparavant les formations qui existaient. J’avais un petit peu comparé. C’est comme si je regardais tous les trains passer, puis d’un coup je monte dedans. Quand je dis « je saute dedans », c’est que j’ai appelé la fabrique Spinoza en leur disant « Bonjour, est ce qu’il vous reste de la place pour demain ? ». On me trouve une place, et je commence à paniquer un peu et j’appelle Stéphane. Je lui dis « je viens de claquer 1 200€ en 5 min, je suis pas bien ! » parce que pour moi c’est un gros budget. Toutes mes études avaient toujours été gratuites parce qu’elles étaient en apprentissage. Là c’est un budget pour un joli voyage, j’avais jamais mis une somme pareille pour une formation ou pour moi ! Et Stéphane m’avait rassuré et m’avait dit, « tu viens d’investir sur toi-même, c’est le meilleur investissement que tu puisses faire. » Après ça, ça allait mieux !

Je me rappelle de cette phrase.

Et aujourd’hui, quand je me dis « Olala, je suis en train de mettre 70€ encore dans un truc ou X dans une formation » je repense que j’investi sur moi et ça paye. J’investi financièrement, et derrière je récolte, que ce soit en développement personnel, en apprentissage ou même le financier qui me revient parce que j’ai réussi à en faire quelque chose. Donc meilleur conseil ever.

Misez sur le cheval que vous êtes !

Exactement ! Huuuue !

Vous êtes en cheval de course !

Est-ce que tu as vécu des moments de doute, de remise en question, voire même ressenti du découragement, de la résignation dans cette transition ?

Ola ! Jamais ! Non, c’est faux. Non, évidemment, pour moi, c’est le propre de l’être humain, de douter. Et oui, j’ai douté plein de fois. J’ai été découragée plein de fois, je me suis demandée très souvent si j’avais fait le bon choix, notamment quand je me suis lancée à mon compte, je me disais « mince, est ce que je vais y arriver ? Est-ce que j’ai les ovaires pour ça ? » Je me suis posée des tas, et des tas, et des tas de questions, c’est clair. Y a des moments où j’étais en PLS dans mon canapé, à me dire que j’y arrivais pas. Il y en a eu plein, mais y avait toujours le lendemain ou quelques heures plus tard, un rendez-vous, je rencontrais quelqu’un, un coup de fil, n’importe quoi. Et puis PAF, ça repartait.

Tu m’offres des transitions toute faite : j’allais te demander si tu t’étais sentie soutenue pendant cette période par ton entourage plus ou moins lointain, c’est magnifique !

Oui, j’ai eu beaucoup de soutien, que ce soit avec mon mari, mes amis ou mes parents… je sais que ma mère a eu peur au début, elle me demandait si tout ça était bien raisonnable, parce que quand même, un CDI c’est beaucoup plus sûr, est ce que j’étais sûre d’y arriver ? « Non maman, je suis pas sûre d’y arriver, mais faut bien que j’essaye ! ». Et puis à un moment donné elle a compris que j’étais complètement partie dedans et, de toute façon, elle me soutenait quand même. Aujourd’hui, c’est vrai que c’est belle fierté pour moi d’avoir mes parents qui me disent qu’ils sont fiers de moi, qu’eux n’ont jamais osé faire ça, alors bravo… C’est très chouette !

Donc il y avait le soutien de l’entourage proche et le soutien de toutes les personnes que j’ai rencontrées sur le chemin. J’ai jamais rencontré autant de gens que depuis que je suis à mon compte ! J’allais chercher de l’aide, des conseils auprès de gens et c’est aussi ça qui m’a permis d’arriver où j’en suis aujourd’hui : parce qu’on m’a aidée ! Je ne peux pas être seule, l’humain est une espèce sociale, moi je le suis très particulièrement ! Donc j’avais besoin de gens sur mon chemin, j’y serai jamais arrivée toute seule, c’est clair.

Pour celles et ceux qui nous écoutent, vous l’aurez compris le bout du tunnel c’était la création de ton entreprise. En amont tu as mis en place des actions concrètes, il y a eu des changements notables qui ont ponctué cette transition. Est-ce que tu peux revenir là-dessus, nous évoquer rapidement notamment les formations que tu as suivies, les engagements bénévoles…

Yes. Donc 2015/2016, j’étais organisatrice de TEDxVaugirardRoad jusqu’en 2017 ou 2018, je ne sais plus, c’est passé trop vite.

Je suis engagée à la Fabrique Spinoza depuis 2017 (qui est l’année où j’ai fait ma formation en bonheur au travail) et avec la Fabrique j’ai organisé et j’organise toujours beaucoup d’événements en lien avec le bonheur au travail pour partager des bonnes pratiques. L’objectif c’est de « partager la bonne parole », de s’inspirer les uns des autres : il n’y a pas besoin d’être RH Chief Happiness Officer pour avoir des bonnes pratiques au travail.

Après je me suis engagée auprès d’Empow’her pour faire des sensibilisations à l’égalité femmes-hommes dans les collèges et lycées.

Je suis engagée aussi comme mentor auprès de The Wonders et de Levelles’up, pour des jeunes femmes entrepreneures ou des jeunes femmes issues de banlieues.

Côté formation que j’ai fait ma première formation en bonheur au travail en 2017, après je me suis formée en psychologie positive d’abord avec le MOOC de Berkeley « Science of Happiness » qui est un MOOC gratuit proposé par l’université de Berkeley sur la plateforme Edx.  C’est un MOOC qui est très intense, en anglais uniquement donc il faut avoir un bon niveau d’anglais, il y a beaucoup de contenus mais c’est accessible à toutes les personnes qui sont motivées et qui parlent anglais.

Après je me suis formée en Psychologie Positive avec Positran, en Intelligence Emotionnelle avec UNOW, et en analyse transactionnelle avec Stéphane Roger (encore lui !). Ah et j’ai oublié ma formation de coach !

Donc dire que tu aimes apprendre c’est un euphémisme !

Disons qu’à partir du moment où j’ai commencé en 2017, je ne me suis plus vraiment arrêtée.

Tu es une jeune coach diplômée depuis peu, tellement d’étapes entre 2015 et aujourd’hui ! Avec le recul que tu as pris sur cette période de remise en question, te sens-tu épanouie ? Vous ne la voyez pas mais moi je la vois et, comment dire que les yeux brillent autant que la dentition ! Est-ce que tu te sens pleinement alignée avec tes valeurs et tes aspirations profondes ? J’ai quelques éléments de réponse mais si tu veux ajouter quelque chose sens-toi à l’aise.

Oui je me sens complètement épanouie, complètement alignée. L’entrepreneuriat c’était pas un choix facile et j’en ai chié, il y a toujours des moments ça peut être un petit peu compliqué (pardon pour la vulgarité sur ce podcast, j’ai parlé de la valeur authenticité tout à l’heure…) ce n’était pas l’option facile, mais l’option la plus enrichissante. Depuis je fais ce que j’aime tous les jours, je le fais en étant en accord avec qui je suis, c’est à dire en n’essayant plus de me mettre dans un moule… Quand je bossais dans la finance ou dans l’événementiel j’étais avec mes petits talons à essayer de faire tout bien, mais je savais que je ne rentrais pas dans le moule, j’essayais, je me forçais, je me contorsionnais… maintenant je teste d’être complètement moi, avec toute ma folie et mon énergie qui peux partir beaucoup trop loin – mais ça a l’air de plaire aux gens et même aux entreprises !

Ton entreprise, on l’a dit plus haut s’appelle Komizo, ce n’est évidemment pas un choix du hasard d’avoir opté pour ce nom qui, tu l’expliques sur ton site défini le sens de ta mission, autrement dit : accompagner et prendre soin. Ces deux expressions résument bien le sens que tu souhaites donner aujourd’hui à ta vie ?

Oui. Accompagner et prendre soin, c’est vraiment ce qui caractérise mon travail. Je pense qu’il y a plein de choses qui viennent naturellement à l’esprit quand on me voit : on pense tout de suite « énergie positive » « gros smile » etc. Du coup j’avais envie d’insister sur ce côté d’accompagner aussi en douceur, de suivre le rythme des personnes en face, et vraiment prendre soin de l’autre. Pour moi c’est ça qui est hyper important dans toute la démarche de coaching, de ne pas brusquer, d’aller au rythme de l’autre, et d’avoir cette intention de départ qui est de prendre soin et d’accompagner les personnes à atteindre leurs objectifs.

Est-ce que tu peux nous décrire en quelques mots ton job, et ce qui te fait le plus vibrer ? Si tu devais l’expliquer à un enfant comment lui expliquerais-tu ?

Mon job, c’est d’aider les gens à être heureux au travail et à s’amuser dans ce qu’ils font. Mon job c’est d’aider les femmes à prendre leur place et à briller comme des étoiles dans le ciel. Ce qui me fait le plus vibrer, c’est les rencontres et les grands sourires.

Je pense que c’est un peu le fil rouge de cette période qu’on décrit depuis tout à l’heure, les rencontres.

Il y a une citation Mère Teresa qui dit « Je ne laisse personne venir à moi et repartir sans être un peu plus heureux ». Ça me va bien cette phrase, elle me parle bien ! C’est un de mes mantras aussi, si on veut.

Souvent la question du sens est très liée à l’impact qu’on veut avoir sur ce qui nous entoure. Est-ce que pour toi avoir du sens dans sa vie c’est forcément avoir un impact positif sur ce qui nous entoure ou ce n’est pas forcément lié ?

Pour moi le sens va quand même avec l’impact. Après je suis une femme d’action, donc j’ai besoin que ce que je pense se reflète en actions. Pour des personnes qui sont beaucoup plus dans la réflexion, réfléchir sur certaines choses plus philosophiques suffira à leur donner du sens. Pas pour moi, mais c’est mon point vue. Pour moi avoir du sens égale avoir un impact positif. C’est mon objectif d’avoir un impact positif sur le maximum de gens.

Ça m’évoque une phrase que j’ai entendue il n’y a pas longtemps qui disait « pour changer le monde il faut incarner ce que tu veux voir évoluer dans ce monde ».

« Soit le changement que tu veux voir dans le monde ! » Ah Gandhi !

Ben dis donc, elle le dit mieux que moi ! Tu voudrais que les gens soient plus épanouis donc tu essayes de leur transmettre les clés pour y arriver.

Yes, et j’essaye même de les aider à trouver les clefs qu’ils ont à l’intérieur d’eux ! Parce qu’on n’a pas forcément les mêmes clés, on n’a pas les mêmes serrures, c’est pas les mêmes verrous !

On en est à combien de métaphores là, combien d’allusions philosophiques depuis le début ? Je ne sais pas, je ne compte plus ! Tu en as parlé tout à l’heure, les causes et engagements qui te tiennent à cœur, tu as évoqué le féminisme, l’écologie, est ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

Alors celle qui m’importe le plus, celle pour laquelle je me bats davantage au quotidien, c’est le féminisme. L’écologie c’est quelque chose de très important, auquel j’essaye de faire attention dans mon quotidien, mais je ne suis pas particulièrement engagée. En revanche le féminisme, c’est un socle. C’est très important pour moi de partager les valeurs d’égalité, de partager les valeurs de sororité aussi avec les cercles de femmes que j’anime, et de partager de l’inspiration. Pour moi c’est comme ça qu’on peut grandir : en étant inspirée et puis en ayant du soutien, donc avec la sororité.

On a tellement été habituées à être dans une sorte de compétition entre filles que c’est important de se demander « comment est-ce qu’on peut sortir de ça, avoir un regard différent et s’entraider ? ». Ça fait tellement de bien !

Autre engagement et non des moindres dans lequel tu es très activement impliquée c’est Imparfaites et Joyeuses, qui a une actualité brûlante sur cette rentrée.

Imparfaites et joyeuses c’est un projet que j’ai monté en partenariat avec Thuy-Mai Lam qui est mon acolyte de La Fabrique Spinoza : ça fait quatre ans qu’on anime des événements ensemble sur le bonheur au travail.

Avec Mai on s’est lancées à peu près au même moment dans l’entrepreneuriat et on s’est serrés les coudes tout simplement. On aimait bien bosser ensemble et on a eu l’idée d’Imparfaites et Joyeuses. La première version de ce projet c’était des ateliers dédiés au bien-être des femmes. On voulait proposer un maximum de pratiques de bien-être, que les personnes puissent tester l’hypnose, la sophrologie, le yoga, le reiki, le qi gong à distance, tout ce genre de choses auxquelles elles n’ont pas forcément accès.

On avait créé ça pendant le deuxième confinement, toutes les semaines on avait une dizaine d’ateliers. On avait sélectionné des impératrices, des expertes du bien-être « tête, cœur, corps ». Cette première idée n’a pas fonctionné, c’était pas du tout rentable. Les joies de l’entrepreneuriat ! La V1 nous a permis de grandir et d’apprendre plein de choses mais financièrement ce n’était pas du tout rentable. On s’est arrêtées, on a stoppé le projet, mais on avait vraiment envie de continuer à faire autre chose et on savait qu’on tenait une super idée. Donc on a lancé une V2 qui est un sommet sur une semaine, du 20 au 24 septembre 2021 : le Sommet Imparfaites et Joyeuses.

Le 20 septembre c’est l’équinoxe d’automne, on a donc décidé d’aborder la thématique du changement, de l’introspection, du retour à soi et de ce moment de ralentissement. On a repris nos impératrices de la V1, on a rajouté plein d’autres personnes qu’on avait rencontrées entre temps et on a 17 ateliers sur une semaine, sur des sujets aussi variés que la transition professionnelle, le ThétaHealing, il y aura un cercle de femmes pour la clôture, la gestion des émotions, des croyances limitantes, les biais cognitifs, la confiance en soi avec la psychologie positive… bref plein de thématiques seront abordées. C’est gratuit, avec les replays accessibles pendant 24 heures. Ne ratez pas cet événement !

Je ne sais pas vous, mais moi je suis déjà inscrite.

Ce podcast s’appelle La Mue pour faire référence notamment à cette transformation qui s’opère la plupart du temps suite à un questionnement autour du sens. Qu’est-ce que cela t’évoque ?

La mue, c’est accepter de laisser une part de soi derrière. Les serpents laissent une peau quand il muent (je sais pas si c’est douloureux ou pas pour eux mais en tout cas ils laissent une partie d’eux), une vieille partie d’eux dans la nature, et je crois savoir que dans certaines tribus, quand les mues sont trouvées c’est vraiment un signe très important en lien avec le changement. Clémence Tillerot d’Espiègle Paris sort une newsletter sur le sujet de la mue et de la transformation cette semaine, elle m’a fait lire son texte en avant-première et elle parlait justement de cette histoire de peau de serpent. Elle parlait de guérison notamment et d’accepter de laisser une ancienne partie de soi dehors, sur le côté, pour créer une nouvelle peau, une nouvelle carapace et avancer.

Génial. J’aime beaucoup cette image. Dernière question pour terminer, si tu avais en face de toi celles et ceux qui nous écoutent, quel conseil donnerais-tu à deux types de profils différents : celles et ceux qui sont en pleine quête de sens qui se posent des questions, et ceux au contraire qui sont résignés et qui se demandent à quoi bon ?

C’est le même conseil pour les deux : c’est d’oser investir sur soi et d’oser se faire accompagner. Il peut y avoir plein de croyances limitantes de « j’ai pas besoin d’aide, je vais trouver les infos dans des bouquins, dans des podcasts, dans n’importe quoi », mais à partir du moment où il y a quelqu’un qui vient questionner des choses que vous n’aviez pas encore questionné, qui vient un petit peu mettre son doigt là où ça peut piquer, qui vient donner un autre angle de vue ou une autre perspective, ça change tout ! Et finissons sur un petit dicton on n’est plus à ça près : quand on se fait accompagner, on va plus vite que quand on est seul. Donc on va plus vite et plus loin avec de l’accompagnement ! Que ce soit par le biais du coaching, par le biais de la thérapie, par le biais de la sophrologie, par n’importe quel biais, il faut juste que (je déteste les « il faut ») mais vous pouvez vraiment trouver ce qui vous convient le mieux et ça vous fera avancer plus vite et plus loin que vous soyez résignés ou que vous ayez envie d’avancer.

Je vote pour cette conclusion. Je te remercie pour ta confiance, pour le temps tu m’as accordé. Après toutes ces années je trouve ça génial de continuer à apprendre autant de trucs sur toi. Donc merci pour ça, et puis j’espère que ton témoignage pourra en inspirer d’autres.

Merci beaucoup pour ton invitation et bravo de t’être lancée sur ce podcast, sur ton premier épisode. Je suis hyper honorée d’être la première, j’espère qu’il y en aura d’autres ! Bravo d’être passée à l’action sur ce sujet qui te tenait autant à cœur.

Eh bien merci à toi et puis à bientôt !

Fin du voyage, ce premier épisode se termine ici. Avant de vous laisser reprendre tranquillement le cours de votre journée, je tiens Amélie à te remercier une nouvelle fois pour ton partage d’expérience. Merci également de m’avoir fait confiance et de t’être livrée à cœur ouvert, avec toute la générosité que je te connais. Tu as réussi haut la main à nous transmettre ta bonne humeur et ton optimisme en acier trempé. Si vous souhaitez prendre contact avec notre charmante invitée du jour, vous pourrez retrouver le lien vers son site Komizo dans la description de cet épisode. J’y glisserai également toutes les informations relatives aux nombreuses ressources qu’elle nous a partagé. Pour ma part je vous donne rendez-vous sur mon compte Instagram La_Mue_Podcast. J’y partage des contenus variés autour de la quête de sens et du passage à l’action et je me livre davantage sur mon parcours personnel et professionnel. Je serai d’ailleurs ravie d’avoir vos retours suite à cette première écoute. N’hésitez pas si cet épisode vous a plu à le noter sur la plateforme d’écoute que vous utilisez. Prenez soin de vous et à très vite. Et surtout n’oubliez pas : le secret pour aller de l’avant c’est de commencer !

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