J’ai longtemps cherché le job idéal.

Celui où je m’épanouis, dans lequel je travaille sur des projets stimulants, porteurs de sens, l’ambiance d’équipe est joyeuse, on partage les mêmes valeurs, dont un bon équilibre vie pro/vie perso, l’espace de travail incite à la création, il est à 1/2h de chez moi dans un quartier parisien sympa, et en plus de tout ça, je suis bien payée.

Bon, c’est bien joli, mais avec cette quantité de critères c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin !

Mes 10 précédents jobs avaient l’une ou l’autre de ces caractéristiques mais aucun n’a rempli tous mes critères. J’ai passé de bons moments, j’ai été déçue, j’ai quitté et j’ai aussi été quittée quand j’aurais voulu rester. Avec le temps, mes critères se sont affinés, chaque nouveau job m’apportant de nouvelles exigences. Ça, c’est OK. Ça, non.

Plus j’avance, plus j’ai l’impression que le travail ressemble drôlement aux relations de couple : recherche du partenaire idéal, lune de miel, période.s critique.s et à l’issue au choix, rupture ou solidification de la relation.

Après tout on passe 1/3 de notre vie au travail, alors c’est important de choisir le.s bon.s partenaire.s 🙂

A chaque nouvelle recherche d’emploi, me voilà derrière mon ordinateur, réminiscences de Tinder, à faire défiler les annonces, les unes après les autres, jusqu’à ce que mon cœur s’emballe. Sur certains sites il y a même des scores de compatibilités !

J’en choisis une. Elle.

Missions : OK. Valeurs : Top. Compétences : Check. Photos d’équipe/des bureaux (merci Welcome To The Jungle) : je suis conquise.

Je réponds alors, en dégainant mon CV et mon plus beau mail de motivation.

Le plus souvent : pas de réponse. Il faut dire qu’on est des centaines à tenter notre chance, et l’algorithme ne joue pas toujours en notre faveur.

Parfois, le message tant attendu arrive : on matche !

Premier contact, au téléphone. On me demande de me présenter rapidement, ce que j’ai retenu de l’entreprise et du poste. Moi, j’écoute le ton de la voix, les sourires, je note les points sur lesquels l’attention est portée. Ce que je cherche à savoir : est-ce que cette personne a l’air sympa ? Est-ce qu’on pourrait travailler ensemble ? Est-ce que le poste à l’air aussi intéressant que l’annonce le laisse présager ?

Si notre conversation s’est bien déroulée, on convient d’une date de rendez-vous pour apprendre à mieux se connaître. On passe alors à la deuxième étape : la rencontre.

Je fais mes recherches, je « stalke » l’entreprise, le parcours des personnes que je vais rencontrer, je prépare mon speech en amont, ma tenue aussi. Je veux faire bonne impression. J’ai une heure pour séduire.

Une heure pour en savoir plus sur l’entreprise aussi, les gens, pour voir si le courant passe bien, surtout. Je donne le meilleur de moi-même.

Mes défauts ? Rien sur lesquels je ne sois pas déjà en train de travailler ! Et vous les vôtres ?

Mais je ne pose pas cette question, je suis trop occupée à prétendre être la candidate idéale. Je pourrais essayer de poser les bases d’une collaboration future solide, rétablir une position d’égal.e à égal.e : vous cherchez des compétences, j’en ai à vous offrir, on regarde ce qu’on pourrait s’apporter l’un.e/l’autre ? Sauf que je suis de la génération chômage. Celle qui connaît le nombre d’offres, pour le nombre de candidats. Alors je me suis retrouvée trop souvent dans le rôle de la demandeuse d’emploi qui veut répondre correctement à toutes les questions.

Parfois, c’est concluant, et 1 ou 2 entretiens s’en suivent pour confirmer la volonté ou non de travailler ensemble.

C’est court 2h pour savoir si on veut s’engager à durée indéterminée avec une entreprise, non ?

Heureusement, la période d’essai est là pour s’assurer de son choix.

Le premier jour est généralement révélateur de comment les prochains mois seront. C’est pour ça que l’accueil du collaborateur est primordial. Si c’est mal préparé, les déceptions peuvent arriver vite. Après tout, l’entreprise aussi n’a montré que son plus beau visage pendant la phase de recrutement…

2, 4, jusqu’à 8 mois plus tard, en fonction de la durée de la période d’essai, on peut alors choisir : entre partir et rester. Si la lune de miel s’est bien passée, rester parce qu’on se sent bien. Si c’était plus mouvementé, rester pour la stabilité ou pour essayer de changer les choses. Ou bien partir pour trouver mieux ailleurs, et tout recommencer.

Finalement, je crois que le job idéal, c’est comme l’homme / la femme idéal.e. Il n’existe pas.

Avec les années, j’ai déconstruit le mythe du prince / de la princesse charmant.e de Disney, et j’ai compris qu’un homme, une femme top, ça oui, ça existe ! On s’aime, on s’embrouille, on se réconcilie, on avance, on évolue…

C’est la même chose pour le boulot.

Ne perdez pas votre temps à chercher le job idéal. Acceptez plutôt un job top avec ses défauts et ses qualités !

On est d’accord, ce n’est pas non plus si facile que ça à trouver. En revanche, c’est déjà beaucoup plus réaliste et donc réalisable. 😉

Dans un article publié la semaine dernière, SomanyWays dit ceci :

“Si nous ne croyons pas au job parfait, nous observons que plus on connaît nos besoins, plus on peut se rapprocher d’un job idéal ; celui qui nous correspond à ce moment-là de notre vie. (Car oui, nos besoins évoluent tout au long de notre parcours professionnel !)”

Ca me semble très juste, et c’est une belle conclusion pour cet article.

Pour ma part, après 10 changements d’entreprise et 3 métiers différents, j’ai compris que mon besoin du moment n’était plus de m’engager à coeur perdu dans des relations CDI/CDD, mais de tenter la relation libre, avec un tout nouveau statut d’entrepreneuse ! Finalement, je ne cherche plus mon job idéal, je crée mon job top. De quoi répandre du Bonheur au Travail aux quatre vents. 😉

Et vous, vous l’avez trouvé votre job top ?

Amélie

Cet article a été initialement publié sur mon compte LinkedIn (que je vous invite à suivre) le 19 septembre 2019.